La maison Hennebique à Bourg-la-Reine construite en 1905 représentait pour son fondateur une démonstration de sa capacité à traiter le programme de logement familial mis en œuvre par le recours au procédé constructif Hennebique du ciment armé développant le brevet de 1895 mise en scène le long de la voie de chemin de fer, réinterprétation contemporaine dans une implantation urbaine d’une architecture de la villégiature écrite suivant les codes de l’Art Nouveau. La patrimonialisation des œuvres iconiques du XX^e siècle a été très justement étendue aux ouvrages fondateurs de la modernité et à l’illustration des procédés constructifs, démarche portée par la copropriété, communauté désormais en charge de la mémoire de l’œuvre de François Hennebique depuis la transformation de la maison familiale en immeuble collectif après son inscription au titre de monument historique en 1972, aboutissant au classement en 2012 et à l’engagement du projet de restauration.

Le chantier de restauration de la maison Hennebique a permis d’approfondir la connaissance de l’édifice, construction savante issue d’une préfabrication quasi systématique. La modénature complexe des façades, l’ornementation d’esprit Art Nouveau comme les éléments structurels des façades sont constitués d’ouvrages préfabriqués offrant un épiderme soigneux imprimé de la toile de jute qui habillait les fonds de coffrage. Soucieux d’une qualité plastique des bétons, François Hennebique fait alterner les éléments structurels préfabriqués à l’épiderme lisse exprimant le ciment avec des trumeaux composés d’un assemblage de carreaux de ciment tapissés de silex. Ouvrage de béton armé, il associe l’emploi du fer mis en scène par l’armature du ciment armé formant les éléments de garde-corps dont les analyses stratigraphiques ont révélé la teinte originelle orange au minium de plomb chargée de barytine.

Le projet de restauration porté par la copropriété avec le soutien du STAP et le CST de la DRAC Ile-de-France a permis de développer un projet global consolidant les ouvrages de béton armé sans négliger la problématique du traitement des fenêtres, ouvrages métalliques des verrières (ancienne orangerie, …), menuiseries en bois (fenêtres des anciennes chambres, …) qui selon le statut de la copropriété relève de l’initiative de chacun selon un cahier des charges établi par la maîtrise d’œuvre. La girouette de fer forgé au sommet de la tour château d’eau est un assemblage pittoresque des étriers de fer plat, emblématiques du brevet Hennebique retrouvant leur teinte orange minium, manifeste ce rôle retrouvé de repère architectural dans le paysage des bords de chemin de fer.