La Villa Médicis est l’exceptionnel monument d’architecture renaissant affirmant la passion pour l’Antiquité dont les reliefs couvrent les façades. Elle est tout autant une histoire française depuis son acquisition par Napoléon y transférant l’Académie de France. La Villa est ainsi le grand atelier faisant mémoire des séjours des plus grands artistes français, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens avant que toutes les créations y soient dorénavant accueillies. Elle est le grand jardin régulier de Ferdinand de Médicis métamorphosé depuis la plantation des grands pins par Horace Vernet qui offrent à la ville de Rome la silhouette de ses frondaisons et aux artistes en résidence un territoire propice à la création. Elle est une grande restauration engagée au moment du jubilé de l’an 2000 rétablissant la monochromie blanche des façades associant le travertin romain, le marbre antique et l’enduit de marmorino.

La villa est aussi l’œuvre de Balthus réalisant son rêve de grand château romain. Son intervention est globale, mobiliers, appareils d’éclairage, et surtout repeinture systématique des parois intérieures accompagnant les vestiges de fresques de Jacopo Zucchi créant les épidermes exceptionnels proches de ses gestes de peintre de chevalet.

Les projets d’intervention à la Villa Médicis conduits à la demande de ses directeurs Eric de Chassey puis Muriel Mayette-Holtz, abordent la richesse et la diversité d’un lieu aussi unique. Il faut évoquer la conservation des façades et le traitement des marbres antiques sur le piazzale, la consolidation des murs périphériques et des ateliers, la création de réserves. La restauration la plus scrupuleuse des monochromies de Balthus met en scène ce temps voulu par André Malraux, leçon de composition picturale. La Villa est aussi un jardin et le schéma directeur permet de penser sa vie dans le temps long.