Brazzaville, ville fondatrice de la France libre est devenue la capitale de l’Afrique Equatoriale Française. Elle est « Brazzaville la Verte », le laboratoire architectural moderne en Afrique centrale.La Basilique Sainte-Anne est construite entre 1943 et 1951 par l’architecte Roger Lelièvre dit Erell, membre de la France libre et grand constructeur de Brazzaville. La commande a été établie par les missionnaires de la Congrégation du Saint-Esprit. Erell a conçu un édifice exceptionnel en transposant le modèle basilical de la métropole dans le territoire du Congo : le plan à nef et chevet tréflé respecte la tradition chrétienne, mais introduit la référence à la case circulaire du Logone. Le couvrement de l’édifice est assuré par une grande voûte de maçonnerie rythmée d’arcs doubleaux. Pour s'adapter au climat, les baies sont ouvertes sans vitraux privilégiant la ventilation naturelle. Une grande toiture à couverture de tuiles vernissées en écaille de couleur verte évoque la peau du serpent.

Le projet de restauration a été conduit avec l’Ambassade de France et le Diocèse de Brazzaville pour reprendre les désordres dûs à la guerre civile de 1993-1994.La couverture en tuiles vernissées a été reprise nécessitant la production de tuiles nouvelles, avec ses attaches en aluminium, matériau de la modernité. L’ossature de charpente en profilés métalliques a été reprise et l’ensemble des maçonneries en grès de Djoue, extrait le long du fleuve Congo, ont été consolidés.

Chantier de restauration d’une architecture moderne, il a été porté par des enjeux de resocialisation des anciens enfants soldats, suivant un concept de chantier à très haute intensité de main d’œuvre. Le sauvetage de l’édifice a été poursuivi par la création d’une flèche inspirée du projet de Roger Erell jamais réalisée.